Naissance et enfance
Swami Sivananda Saraswati naît le 8 septembre 1887 à Pattamadai, dans le Tamil Nadu, un Etat du sud de l'Inde. Il est issu d'une famille de brahmanes orthodoxes qui lui donnent le nom de Kuppuswami.
Le jeune Sivananda est un enfant intelligent, espiègle et généreux, qui n'hésite pas à céder sa propre nourriture aux pauvres, aux chiens errants, ou encore aux chats et aux oiseaux.
Il étudie au lycée du Rajah, à Ettayapuram, où il arrive chaque année en tête de classement et reçoit de nombreuses récompenses pour sa bonne conduite.
Doté d'une voix douce et d'une mémoire remarquable, il excelle aussi dans des disciplines artistiques : en 1901, il chante en l'honneur de la venue du Gouverneur de Madras et en 1905 sa prestation dans la pièce Songe d'une Nuit d'été, de Shakespeare est très appréciée.
Un médecin et un yogi
Sivananda poursuit ses études par une école de médecine située à Tanjore. Au cours de cette période, tandis qu'il excelle dans son parcours scolaire, il parvient également à mener de front la publication d'un journal, intitulé "The Ambrosia".
Puis, il est appelé en Malaisie pour soigner des ouvriers qui travaillent dans des conditions difficiles. Son protecteur et ami le docteur Iyengar lui fournissant une lettre de recommendation, il est rapidement nommé directeur de l'hôpital local.
En véritable acharné de travail, il n'hésite pas à enchaîner les nuits blanches lorsqu'il est confronté à des cas graves. Il est courant qu'il paye à la place de ses patients pauvres, et même qu'il leur donne de l'argent pour les aider à couvrir leurs frais de médicaments et de nourriture.
Très rapidement, il acquiert la réputation d'être une sorte d'envoyé du ciel, possédant des dons de guérisseur.
C'est à cette époque qu'il commence se rapprocher de la voie du yoga et à lire des textes sacrés tels que la Gita. Il participe aussi à des manifestations dévotionnelles et à des kirtans.
Retour en Inde et renonciation
Peu à peu, vers 1923, Sivananda réalise qu'il éprouve le besoin de retourner dans son pays natal et de se défaire du monde matériel.
Commence alors une période de renonciation. Lors de son passage dans la ville de Madras, il dépose chez un ami ses quelques affaires et commence son pèlerinage.
En 1924, il visite Varanasi et Rishikesh. C'est dans cette ville historique qu'il rencontre celui qui devient rapidement son guru, Vishwananda Saraswati.
Cette retraite est un tournant dans la vie du yogi. Il vit très chichement, s'abritant des intempéries dans une petite cabane (qui, paraît-il, est infestée de scorpions), et reste dans le silence, en pratiquant le jeûne.
Il alterne de nombreuses heures de méditation avec des visites aux malades, se nourrissant quasi-exclusivement de pain qu'il stocke dans sa chambre et d'eau du Gange.
Nul doute que cela a contribué à forger sa personnalité hors du commun !
La réalisation
Au terme de ce voyage initiatique où il se familiarise avec différents styles de yoga et apprend les Ecritures sacrées, Sivananda atteint l'état de Samadhi, l'Eveil.
Cette longue retraite lui a également servi à coucher sur papier différentes recettes, comme autant de conseils à l'usage du monde. On peut par exemple y lire : "Développer les bonnes manières, l'extrême politesse, la courtoisie, l'étiquette, la bonne attitude, la noblesse, la douceur, la gentillesse. Ne jamais être grossier, dur ou cruel. Il n'y a rien qui soit susceptible d'être haï dans le monde. La haine est l'ignorance. Tout mépris pour quelque chose ou être doit être retiré par l'amour et Vichara (enquête)", ou encore "Comme un petit enfant, oubliez immédiatement tout tort que l'on vous fait. Ne gardez jamais de rancune envers quelqu'un qui vous a blessé, cela attise la haine. A la place, cultivez Maitri (l'amitié), Karuna (la compassion), Daya (la miséricorde), Prema (l'Amour), Kshama (le pardon)."
Au cours de sa vie de Parivrajaka (moine errant), Sivananda parcourt l'Inde en long, en large et en travers, allant à la rencontre de lieux de pèlerinage importants et de rassemblements de fidèles, comme à l'ashram d'Aurobindo.
Divine Life Society
De retour à Rishikesh, en 1936, Sivananda trouve un kutir abandonné où il s'installe; de nombreux disciples ne tardent pas à venir l'y trouver pour apprendre de ses enseignements.
Rapidement, ils sont si nombreux, que Sivananda doit investir une vieille étable, encore habitée par un fermier et ses quelques vaches. Les pièces sont remplies de paille et de fumier. C'est ainsi que naît, de façon pour le moins informelle, ce qui deviendra la Divine Life Society.
En septembre 1938, le mois anniversaire de Swami Sivananda, paraît pour la première fois la revue "la vie divine".
Tandis que le monde est en proie à la deuxième guerre mondiale, Sivananda et ses disciples entonnent un Akhanda Mahamantra Kirtan, un chant continu visant à apaiser les moeurs et répandre l'amour.
L'organisation non lucrative s'est étendue peu à peu jusqu'à atteindre sa taille actuelle et sa renommée mondiale.
L'Ayurvéda au service de la santé
D'autre part, alors que l'allopathie a toujours fait partie intégrante de sa vie et de sa personnalité, Sivananda se tourne de plus en plus vers les plantes venues d'Himalaya pour concevoir ses préparations ayurvédiques.
En 1945, il instaure la Sivananda Ayurvedic Pharmacy, qui connaît elle aussi un succès extraordinaire.
Voyage et partage
En 1950, Sivananda reprend ses pérégrinations, non en solitaire méditant mais dans une perspective de partage et d'échange. Il se rend dans toute l'Inde et au Sri Lanka pour diffuser son message d'amour et de paix.
Les gens qu'il rencontre sont très réceptif, et cela génère un flux considérable de nouveaux arrivants à l'ashram.
Il forme spécialement deux disciples qui prendront sa suite dans la diffusion de sa philosophie : Chidananda Saraswati et Krishnananda Saraswati.
Chidananda Saraswati est nommé président du DLS par Sivananda en 1963 et occupe ce poste jusqu'à sa mort en 2008.
Krishnananda Saraswati devient Secrétaire Général par Sivananda en 1958 et remplit sa tâche jusqu'à sa mort en 2001.
Les écrits de Sivananda, tous rédigés en anglais, sont par ailleurs largement disséminés à travers le monde.
Départ pour d'autres cieux...
"Ce grand sage du vingtième siècle, Swami Sivananda, continue de vivre. Il vit par ses livres, à travers ses disciples, dans l’atmosphère de ses centres et Ashrams. Swami Sivananda était un prince parmi les hommes, un bijou parmi les saints. Le service et l’amour étaient l’arme qu’il utilisait pour conquérir les cœurs des hommes. Swami Sivananda n’a pas fondé une nouvelle religion ni développé de nouvelles règles éthiques et morales. Au lieu de cela, il a aidé l’Hindou à devenir un meilleur Hindou, le Chrétien un meilleur Chrétien, le Musulman un meilleur Musulman. Il y avait un pouvoir durable chez Swami Sivananda – dans ses pensées, ses paroles et ses actions. Il était le pouvoir divin de la vérité, de la pureté, de l’amour et du service."